D.W.Staourt

                                    

                                              


                          
                  
                          
Participant: D.W.Staourt

                          
Œuvre choisie pour la réécriture: Harry Potter
                          
Point de vue selon le personnage de: Severus Rogue
                          
Message du participant: Cette scène se passe lors de la mort de Lily et James Potter. Severus Rogue vient d'arriver devant la maison en ruine des Potter, dans le petit village de Godric's Hollow. Et il ne sait pas encore si sa Lily est toujours en vie...
                          


                          


                          


                          
Je me tenais là, debout devant la masure détruite. Je savais ce qui m'attendait à l'intérieur, mais j'avais peur que ce soir vrai. Ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas. Je devais sûrement rêver. Et l'état d'hébétude dans lequel je me trouvais me confortait dans cette idée. Je restais debout, planté là, sur mes deux jambes flageolantes, affolé en imaginant ce que je pourrai trouver dans la maison. Elle tombait déjà en ruine, comme si tout s'était passé il y a des années, alors que Le Maître devait sûrement être encore dedans. Je n'osais entrer. Mais le peu de courage qui me restait eu raison de moi et je commençais à avancer, sans m'en rendre compte, vers la porte.
                          
Je posais ma main sur la poignée tandis qu'un frisson parcourait mon corps. Je le savais. Je savais que je n'allais rien trouver de plaisant dans cette maison. Je tournais la poignée et poussait la porte qui manqua de sortir de ses gonds tant elle était fragilisée. J'avançais dans le salon, prenant gare à ne pas marcher sur les décombres. Rien. Je commençais à monter les marches de l'escalier, redoutant le pire.
                          
Là, au milieu, à 5 mètres devant moi, se trouvait un corps allongé. Pris de panique, j'eus l'impression que mon cœur venait de s'arrêter. Non... Je sortis ma baguette de ma cape et murmurait "Lumos" d'une voix chevrotante. Le mince faisceau éclaira le visage de James Potter, ses cheveux toujours en bataille, les lunettes de travers. C'était mal de penser cela, affreux même, inhumain, mais j'en fus soulagé. Il restait encore un mince espoir...
                          
Je continuais de gravir les marches, prenant soin de contourner le corps de mon ancien ennemi, pour qui j'avais de la peine malgré nos vieilles querelles d'adolescents. Des morceaux de plâtre, mêlés à des bouts de tapisserie ou de plafond. Des morceaux de verre et de bois craquelaient sous mes pas incertains. J'aurai préféré m'arrêter là, ne plus avancer, faire demi-tour même. Je ne voulais pas en voir plus. Mais la curiosité et l'envie de la trouver vivante m'obligeaient à mettre un pas devant l'autre. J'avançais donc dans le couloir jonché de débris en tous genres, la peur me brûlant les entrailles. Une petite lumière me parvenait de la pièce du fond, à droite. Était-elle toujours là ? Toujours en vie ? J'avais peur. Arrivé au bout du couloir, je tournais la tête vers l'intérieur de la pièce.
                          
Et je m'effondrai.
                          
Non... Elle ne... non... elle ne pouvait pas être... morte... Lily.
                          
Je n'avais plus conscience de mes membres mais je crois que j'avais vainement essayé de me raccrocher au mur de la chambre, sans succès. J'étais tombé sur le sol, à genoux, puis avais rampé vers l'unique amour de ma vie, qui n'était plus...
                          
Ses yeux vert émeraude en amandes étaient encore ouverts et on y lisait la peur, mais également la détermination dont elle avait toujours fait preuve. Des sanglots montaient du lit dans lequel se trouvait son fils, Harry Potter. Mais je ne m'en souciais pas. Après tout, il était vivant LUI, il allait bien LUI. Mais pas elle...
                          
Je la pris dans mes bras, la serrant de toutes mes forces, sans lui faire de mal, comme si elle continuait à ressentir la moindre douleur. Et je pleurais. Parce que mon cœur me donnait l'impression d'avoir cessé de battre, puisqu'il battait pour elle. Parce que jamais je n'aurais imaginé pouvoir la perdre un jour. Parce que c'était tout bonnement impossible que Lily Evans-Potter soit morte. Le temps me parut s'étirer pendant un long moment, une éternité. Une éternité, voilà. C'est le temps que j'aurai voulu passer avec elle, tout au long de ma vie, qu'elle avait rendue si belle. Elle était mon éternité...